«C'est au début de l'année 2015, dans le sillage de la crise migratoire, que s'est formée la
"Jungle" de Calais, sur une superficie d'une dizaine d'hectares. La
zone a cristallisé le débat sur les réfugiés.
A l'été 2013, moins de 500 migrants avaient trouvé refuge dans la zone portuaire de cette
ville de 75.000 habitants, dans l'espoir de rejoindre l'Angleterre.
Fin 2014, le chiffre s'élevait à un peu plus de 2.000, majoritairement des hommes célibataires
venus d'Afrique, de Syrie et d'Afghanistan. C'est alors que, face à cet afflux, qui suscitait un
malaise croissant au sein de la population, la préfecture du Pas-de-Calais décidait d'ouvrir le
15 janvier 2015 un centre d'accueil de jour, avec distribution gratuite de repas.
Il s'agissait de
l'ex-centre aéré Jules-Ferry, situé à environ une heure à pied à l'est du cœur de ville, à
proximité des dunes. A l'époque, les migrants se perdent souvent pour trouver ce centre.
Puis ils commencent à s'installer à proximité du centre Jules-Ferry, dans ce qu'ils appellent la
"Jungle", tolérée par les autorités.
Les ONG dénoncent "un Sangatte sans toit", deux
"micro-jungles" du centre-ville sont également évacuées, forçant les migrants à se rendre
"au camp de la lande", le terme officiel.
Début juin, de premières rixes éclatent entre communautés, impliquant entre 200 à 300
personnes, dans ce qui est devenu une "ville" de bric et de broc, où se créent église, mosquée, épiceries ou restaurants.
Sur le terrain, la situation se tend, prélude d'un été "chaud". Les décès de migrants se
multiplient, sur la rocade, mais aussi sur le site du tunnel sous la Manche, en cas de
tentatives de monter sur les navettes de ferroutage. On comptera jusqu'à 2.000 intrusions par nuit sur ce site. Conséquence des travaux de sécurisation sur le site du tunnel et de la
rocade, les migrants peinent à traverser illégalement et leur population double : mi-octobre,
le chiffre grimpe à 6.000.
A l'automne, le climat se dégrade. Novembre est ainsi marqué par de violents heurts entre
migrants et policiers. Pour calmer la situation sur le terrain, les autorités décident d'offrir de
meilleures conditions d'hébergement avec un Centre d'accueil provisoire (CAP) constitué de
containers, accueillant 1.500 personnes.
Parallèlement, elles font dégager une bande de 100 m le long de la rocade offrant une
meilleure visibilité aux forces de l'ordre. Sous haute protection policière, le démantèlement
de la zone sud, vaste de 8,5 hectares, débute ainsi le 29 février 2016.
Puis le 26 septembre, François Hollande annonce sur place le démantèlement "avant la fin
de l'année", auquel la justice administrative donne le feu vert le 18 octobre 2016. Cette
décision de justice sonne donc le glas de la "Jungle" de Calais qui compte entre 6000 et 8000 réfugiés.»
Sources R.V. avec AFP Le 24/10/2016 à 5:51
Le 16 octobre 2016, je me rendais sur place et je constatais avec effroi les conditions de vie
de ces Hommes et la situation sanitaire déplorable dans laquelle ils vivaient. Davantage de drames humains auraient surement eu lieu s’il n’y avait pas eu sur place toutes des associations et ces militants, venues pallier aux manques de l’Etat Français.